Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu
par Nidal al-Mughrabi et Ari Rabinovitch
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a annoncé dimanche que, malgré la pression internationale, il poursuivrait l'offensive militaire contre le Hamas à Gaza, où la famine menace selon des organisations humanitaires, tandis que les discussions sur un cessez-le-feu doivent reprendre.
Lors d'un conseil des ministres, le président du gouvernement israélien a déclaré que l'offensive d'Israël se tournerait maintenant vers Rafah, ville du sud de la bande de Gaza où ont trouvé refuge des centaines de milliers de Palestiniens déplacés par cinq mois de guerre à la suite de l'attaque du Hamas en territoire israélien le 7 octobre.
"Nous allons opérer à Rafah. Cela prendra plusieurs semaines, et cela aura lieu", a-t-il dit, sans préciser s'il voulait dire que l'offensive durerait plusieurs semaines ou débuterait dans plusieurs semaines.
S'exprimant par la suite devant des journalistes après un entretien avec le chancelier allemand Olaf Scholz à Jérusalem, Benjamin Netanyahu a laissé entendre que l'armée israélienne laisserait néanmoins aux civils qui le souhaitent l'opportunité de quitter Rafah avant de déclencher un assaut.
"Nous n'allons pas faire cela tout en maintenant la population bloquée sur place. En fait, nous allons faire exactement le contraire, nous allons les laisser partir", a-t-il dit.
Les alliés d'Israël ont exhorté à plusieurs reprises Benjamin Netanyahu à de pas attaquer Rafah sans plan préalable de protection des civils.
Au côté du Premier ministre israélien, Olaf Scholz a jugé qu'un assaut sur Rafah rendrait "très compliquée" la recherche de la paix dans la région.
Il a en outre jugé impossible de rester passivement "regarder les Palestiniens risquer la famine".
LE CHEF DU MOSSAD AU QATAR, SELON UNE SOURCE
Le 7 octobre dernier, des combattants du Hamas ont tué 1.200 personnes en Israël et pris 253 otages, dont une centaine ont été depuis libérés, le sort des autres étant incertain.
L'offensive israélienne aérienne et terrestre qui a suivi a fait à ce jour 31.600 morts, ont dit les autorités sanitaires de Gaza, dirigée par le Hamas.
Une source proche des discussions de paix qui se tiennent au Qatar a dit à Reuters que le chef du Mossad, les services de renseignement extérieur iraélien, rejoindrait la délégation présente aux négociations avec les médiateurs qataris, égyptiens et américains.
Le Hamas a présenté la semaine dernière une nouvelle proposition de cessez-le-feu, incluant notamment un échange entre des otages israéliens et des prisonniers palestiniens. Le cabinet israélien en charge de la sécurité devait se réunir pour discuter de cette proposition avant le départ de la délégation.
Benjamin Netanyahu a déjà déclaré que cette proposition était fondée sur "des demandes irréalistes" mais un responsable palestinien au fait des efforts de médiation a estimé que la probabilité d'un accord s'était accrue car le Hamas a apporté davantage de précision sur l'échange de prisonniers proposé.
Des camions transportant de la farine ont pu atteindre le nord de Gaza pour que leur chargement soit distribué dans des zones privées d'aides depuis quatre mois, ont rapporté dimanche des médias palestiniens.
Sur le terrain militaire, une frappe aérienne israélienne a tué dans la nuit de samedi à dimanche 12 personnes dans une maison de Deir al Balah dans le centre de la bande de Gaza, a annoncé le ministère de la Santé, portant à 92 morts le bilan enregistré en 24 heures.
(Nidal al-Mughrabi au Caire, James Mackenzie et Ari Rabinovitch à Jérusalem, Gilles Guillaume et Bertrand Boucey pour la version française)
13 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer